Pour un chirurgien, apprendre et mémoriser les bons gestes techniques est crucial. Plus une intervention est complexe, plus l’adéquation entre la précision du geste et le dispositif médical est essentielle. Comment faire pour optimiser et préserver cette adéquation ? Et comment faire face aux difficultés croissantes de l’apprentissage en présentiel, au bloc opératoire ?
Le remote learning – enseignement à distance – est une solution en plein essor. Mais connaissez-vous vraiment bien ces outils de formation et les perspectives qu’ils offrent aux apprenants ? On vous en dit plus dans cet article.
Les difficultés de l’apprentissage en présentiel
Des conditions d’accès plus compliquées
Les démonstrations en présentiel sont devenues moins évidentes à mener, du fait de différents facteurs :
- Une législation plus contraignante,
- des blocs opératoires moins accessibles qu’avant depuis la crise du Covid, rendant l’observation lors d’opérations plus aléatoire,
- la pratique des “cadaver labs” qui montre ses limites,
- L’investissement en temps et en budget non négligeables que représente l’apprentissage en présentiel.
Les risques du présentiel
Le principal challenge, sur le moyen et long terme, c’est d’optimiser l’appropriation et le maintien des nouvelles connaissances. Or la formation de pair à pair se heurte à deux obstacles potentiels :
- Le risque de déperdition d’informations “descendantes” entre le training manager de l’entreprise, le commercial qui transmet ces connaissances, le chirurgien KOL (key opinion leader) ayant effectué la démo et le chirurgien qui a l’a suivie.
- Le risque d’oublier les détails – pourtant si importants – d’une procédure technique entre le moment de la démonstration et le moment de l’intervention effective du chirurgien formé, puis à nouveau entre deux interventions.
Découvrons les solutions qui lèvent ces freins pour offrir un autre angle d’apprentissage.
Le remote learning : un nouveau terrain d’apprentissage innovant
L’essor des webinars
Les webinars – contraction de web et seminar ou “cours”, en anglais – sont des cours théoriques en ligne, assemblés sur des plateformes audiovisuelles.
Alternative intéressante pendant la crise sanitaire liée au Coronavirus et à l’absence de cours en présentiel, ils font maintenant partie intégrante du paysage de l’enseignement supérieur.
Cependant, et malgré leurs atouts, ils ne peuvent remplacer la formation “In Real Life”, en réel : l’expérience de l’opération reste la colonne vertébrale de la formation et du métier des professionnels de santé.
La réalité virtuelle ou VR : un atout puissant pour le remote learning
La VR ou réalité virtuelle est une manière de recréer une autre réalité, un autre présent, de nous plonger dans une expérience immersive.
De ce fait, le cerveau enregistre mieux les informations car il croit réellement qu’il est en train de vivre dans l’environnement créé – soit via des images de synthèse soit via des images de vidéo à 360 degrés, soit un mix des deux. On imagine les potentialités que cela offre en matière d’apprentissage et donc de formation.
- Des solutions de VR en images de synthèses seules ont été proposées pour la formation des internes en médecine. Intéressantes, elles ont aussi leurs limites en matière pédagogique.
En effet, même si l’étudiant peut interagir dans son environnement recréé par les images de synthèse, son cerveau sait qu’il n’est pas avec un véritable patient, pas dans la réalité d’une opération.
- L’expérience VR “totale” doit être une expérience immersive en mode “vis ma vie”, à la première personne. La VR accompagne et sécurise le chirurgien : grâce à des outils à la pointe de l’innovation, on n’observe pas seulement le spécialiste en train d’opérer, on est soi-même son bras, ce qui rend la mémorisation bien plus simple. Terrain d’innovation passionnant, ce type de prestations apporte des perspectives de développement importantes.
VR et procédure chirurgicale : un apprentissage efficace et précis
Si on fait soi-même le geste, le cerveau le mémorise bien plus finement que si on l’observe. De ce constat, corroboré scientifiquement, est née l’idée de proposer des tutoriels immersifs en réalité virtuelle.
Le principe : le KOL (pour “key opinion leader, c’est à dire un chirurgien réputé dans son domaine) réalise une opération en bloc, avec une caméra sur lui, qui lui permet de saisir chaque détail de l’intervention.
Cette vidéo est ensuite montée en mode VR. Le tutoriel est enrichi de données additionnelles avec structuration de l’action : chapitres pour séparer les différents temps de la procédure opératoire.
Le résultat : une immersion en mode subjectif, structurée étape par étape.
La formation continue, essentielle pour le monde médical
Le continuum pédagogique : un objectif d’apprentissage indispensable dans la santé
L’accompagnement à la vente du dispositif médical prend, dans le domaine chirurgical, tout son sens : du degré de précision du geste dépend une vie humaine, il est donc impératif de maintenir ces connaissances dans le temps et permettre à l’ensemble du personnel impliqué de pouvoir se « rafraîchir la mémoire” sur ces procédures.
Pour autant, chaque intervention est à chaque fois unique.
D’où l’importance de permettre au spécialiste de “réviser” juste avant si la nécessité s’en fait sentir, ou de se remémorer certains détails techniques si un laps de temps assez long se déroule entre deux interventions spécialisées.
La bibliothèque de tutoriels : pour un update du savoir
Pour stocker le savoir et le retrouver facilement, l’idéal est une plateforme en ligne qui permet de réactiver ses connaissances où et quand on veut, et accessible sur PC, tablette ou smartphone.
L’idée : le savoir ne se perd pas et il peut être consulté à tout moment.
* Remote learning = enseignement à distance