Face à la crise sanitaire liée au COVID19, le plan blanc a été mis en place. A quoi cela correspond-il? Il s’agit de de deployer les ressources humaines ( entre autres les soignants ) et logistiques pour faire face à une situation sanitaire exceptionnelle.
Les soignants identifiés sont redéployés et doivent pouvoir se former rapidement.
L’ampleur de la crise, touche tous les types de soignants dans leur réaffectation.
Ceci était annoncé par Mr Thierry Amouroux « On casera donc le surplus de patients porteurs du coronavirus dans des services non dédiés habituellement aux pneumopathies», explique Thierry Amouroux
Comment se passe l’organisation du “front” en pratique?
Les professions non initialement concernées se retrouvent réaffectées. La déprogrammation des blocs non urgents libèrent certaines infirmières IBODE (Infirmière de Bloc Opératoire Diplomée d’Etat). Les salles de réveil se retrouvent ainsi transformées en reanimation pour faire face à l’engorgement des réanimations traditionnelles.
Ludivine Bonnefon Infirmière de Bloc Opératoire nous présente l’exemple du CHU de Toulouse: “nous formons un tandem avec une IADE (Infirmière Anesthésiste Diplomée d’Etat) et moi même IBODE pour nous occuper des patients réanimatoires en salle de réveil”.
Au-delà de mesures spécifiques pour le COVID à apprendre en urgence, Mme Bonnefon signale qu’il y a certains gestes spécifiques pratiqués en reanimation qu’elle n’a pas réalisés depuis longtemps et qu’elle n’a pas la possibilité de s’y reformer. Tandis que des infirmiers professionnels doivent apprendre en urgence ils doivent de surcroît reviser certaines procedures.
Certains services d’hospitalisation traditionnelle se doivent d’assurer une continuité des soins.
Ils ne peuvent pas se permettre de fermer les services comme en cancérologie ou en hémo-dialyse par exemple. Le risque supplémentaire pour ces services, particulier à la situation actuelle, est que les soignants eux-même pourraient être obligés de s’arrêter s’ils sont atteints.
La réaffectation à ces postes de soignants venants d’autres services ou de remplacants nécessite là aussi une formation aux gestes spécifiques pratiqués dans ces services. La polyvalence demandée en général à des professionnels remplacants devient la règle pour tous.
Cette situation est celle dans laquelle se retrouvent aussi les soignants volontaires de la réserve sanitaire https://www.gouvernement.fr/risques/la-reserve-sanitaire: retraités, étudiants, médecins en disponibilités, tous seront potentiellement à même de devoir réaliser des gestes qu’ils ont peu ou pas réalisés.
La complexité vient de plus de la nécessité d’être opérationnel rapidement comme en témpoigne l’appel recent de Martin Hirsch « On est dans un moment charnière, on a besoin de milliers de personnes supplémentaires auprès des malades » https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-c-est-plus-qu-un-appel-a-laide-s-alarme-martin-hirsch_3883727.html
Ce n’est pas d’ici quelques temps, c’est maintenant que les soignants doivent être prêts.
Prêts à faire face à un changement de poste avec des techniques de soins qu’ils n’ont pas appliqués depuis longtemps, et prêts à faire face aux mesures spécifiques liées au COVID.
Quelles sont les ressources de formations?
Les CHU qui en ont eu la possibilité ont assuré une formation accélérée en masse: le CHU de Toulouse à ainsi formé 1500 soignants spécifiquement pour la prise en charge du COVID . D’autres n’ont pas eu le temps de finaliser ce processus.
Les forums ou les groupes de discussion comme brigadedesnurses, actusoins, infirmiers.com sur facebook, ordrenationaledesinfirmiers , Coordination Nationale Infirmière et plus récemment la plateforme spécialisée en santé Agoramed http://agoramed.fr/ permet l’échange de procédés.
Certains centres postent des vidéos tutorielles sur youtube pour partager les pratiques. Un important travail a par exemple été réalisé par la Société de Réanimation de Langue Francaise https://www.srlf.org/ et la Société Francaise d’Anesthésie Réanimation
pour décrire les protocoles.
Le défi vient du fait que la formation doit être disponible rapidement, consultable, mais aussi facilement révisable pour le moment venu passer à l’action.
Les buts de la formation
Former un personnel de santé a pour but ultime de sauver des vies. La maitrise d’un protocole d’un geste assure la sécurité du patient et du soignant lui même
Dans le cas de la formation COVID elle est faite pour s’adapter aux cas particuliers de ces patients, dans un contexte contaminant, éviter de se contaminer soi-même et les autres.
Etre formé de facon plus générale, c’est aussi être plus serein lors de la réalisation de gestes. Le stress de nos soignants pré-existait à cette crise (2013) et se voit bien entendu renforcé du fait des conditions inhabituelles d’exercice.
Ce que REVINAX propose est un outil, ne remplacant pas l’enseignement classique, mais permettant d’apporter une part de réponse à ce besoin urgent de formation. Les situations filmées par des professionnels de santé en point de vue à la première personne permettent de réduire le nombre d’erreur. Nous tâchons de collecter les gestes nécessaires pour parer à cette crise.