Installation chirurgical en Décubitus Dorsal

L’installation chirurgicale est la position de la personne opérée, lors de la chirurgie. Elle résulte d’un équilibre entre les besoins chirurgicaux, anesthésiques et la tolérance du patient. Pouvant être à l’origine de nombreux risques, cette installation nécessite l’attention de tous les acteurs du bloc opératoire.

Pourtant, ce sujet est loin de concerner seulement le personnel travaillant en salle d’intervention. Les complications éventuelles liées à la posture doivent être surveillées en post opératoire. De plus, les douleurs induites par l’installation sont souvent éloignées de la zone opérée, ce qui peut faire s’interroger le patient. Il est alors fondamental pour l’infirmier de service, ou même l’étudiant infirmier, de pouvoir répondre à ses questions.

Où se fait l’installation ?

Le bloc opératoire est un lieu fermé et spécifique, de par son accès contrôlé et les règles d’asepsie à respecter.

C’est un endroit où se côtoient diverses professions médicales, paramédicales et techniques. Les infirmiers exercent notamment aux côtés des infirmiers spécialisés, IADE (Infirmier Anesthésiste Diplômé d’Etat) et IBODE (Infirmier de Bloc Opératoire Diplômé d’Etat).

En salle d’intervention, l’infirmier anesthésiste a une exclusivité de fonction.

Les IDE ne peuvent donc travailler que du côté chirurgical ou assister l’IADE pour certains actes. Il existe néanmoins, une exclusivité concernant certains actes pour l’IBODE, notamment l’installation chirurgicale.

Au quotidien, cela signifie qu’IDE et IBODE travaillent ensemble au bloc opératoire, mais que seul l’IBODE peut assurer et sera responsable de certaines missions.

installation chirurgicale

Quand doivent se faire les installations chirurgicales ?

L’installation définitive ou installation chirurgicale se fait après le temps d’anesthésie et doit être validée avant le drapage chirurgical. Elle ne débute qu’en présence d’au moins un professionnel responsable (Anesthésiste, Chirurgien, IBODE).

L’équipe aura à sa disposition une table d’opération, parfois spécifique, mais également des appuis et du matériel adapté.

Comme pour tout autre soin, le travail du soignant ne s’arrête pas une fois l’installation terminée. La surveillance per opératoire est capitale, surtout lors d’éventuels changements de positionnement.

Qui peut installer le patient ?

Cet acte relève d’une coresponsabilité entre le chirurgien, l’anesthésiste et l’Ibode.

En effet, depuis le décret du 27 Janvier 2015, relatif aux actes infirmiers relevant de la compétence exclusive des infirmiers de bloc opératoire, l’IBODE a obtenu l’exclusivité sur certains actes et certaines fonctions.

Il peut installer le patient dans la position définitive appropriée à la chirurgie, mais dans certaines conditions :

  • Sur protocole préétabli, écrit, daté et signé par le ou les chirurgiens
  • Sous réserve que le chirurgien puisse intervenir à tout moment

De plus, en l’absence d’anesthésiste et de chirurgien en salle d’intervention, sa présence est nécessaire mais pas suffisante. Il doit s’assurer que les conditions de sécurité sont réunies. Un certains nombre de personnes est nécessaire selon la position. L’IDE et l’IADE présent en salle d’intervention, participe à l’installation.

Quelles installations ?

Une chirurgie peut concerner n’importe quel organe ou tissus et les techniques d’abords sont multiples. Par conséquent, les installations chirurgicales sont variées afin de permettre ces abords :

Décubitus : Patient allongé

  • Dorsal : sur le dos.
  • Latéral : sur le côté
  • Ventral : sur le ventre

Proclive : Le plan est incliné, tête vers le haut

Déclive ou Trendelenburg : Le plan est incliné, tête en bas

Les patients peuvent également être en position assise, genupectorale, en position de lithotomie ou gynécologique.

Les tables d’intervention peuvent être articulées, afin de permettre une angulation du corps ou d’une partie du corps du patient. En orthopédie, une table spécifique peut être utilisée pour tracter un membre.

Quels risques ?

Les risques dépendent de l’installation mais également des spécificités du patient (antécédents, corpulence). Il s’agit d’un soin à part entière, qui doit être adapté à la personne opérée. La connaissance du dossier est donc indispensable afin de personnaliser les risques encourus, notamment :

  • Lésions cutanées mais aussi vasculaires ou nerveuses
  • Chute du patient ou d’un de ses membres
  • Complications hémodynamiques, respiratoires
  • Complications oculaires

La position per opératoire peut être à l’origine de complications fonctionnelles comme vitales.

Lorsque la lésion n’a pu être évitée, l’IDE, l’IADE et l’IBODE doivent impérativement effectuer la traçabilité afin de permettre le suivi. Les causes doivent être analysées et des mesures correctives mises en places.

Il est important de savoir où et quand se déroulent les installations chirurgicales, par qui elles peuvent être réalisées, qui en est responsable et quels en sont les risques.

En effet, des facteurs comme l’anesthésie ou la durée de l’intervention font que même la plus simple des postures chirurgicales peut provoquer des lésions chez le patient.

Ces complications, pourtant connues, persistent encore aujourd’hui.

Il est essentiel que tous les IDE, IADE et IBODE présents lors des installations connaissent les bonnes pratiques, afin de remplir pleinement leur mission de prévention des risques.

Il reste cependant une question :

Comment procéder à l’installation chirurgicale ?

Pour cela des protocoles et fiches techniques sont mis en place dans chaque établissement reprenant les bases de chaque installation et les spécificités liées aux différentes techniques chirurgicales.

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