Prélèvement Nasopharyngé chez un patient suspect d’infection

Nous traversons actuellement une crise sanitaire internationale. Cette crise a notamment permis de faire connaitre au grand public « le Prélèvement virologique nasopharyngé », tests PCR, nécessaires jusque-là pour diagnostiquer un patient porteur du virus COVID 19.
Mais en quoi consiste réellement ce prélèvement.

Des outils de détection de virus

Certains virus nécessitent une prise en charge particulière, ou du moins plus précise. C’est pourquoi les prélèvements nasopharyngés sont effectués. En effet, ils permettent de détecter le virus et la charge virale d’une personne porteuse, et ainsi d’orienter sa prise en charge.

Il existe plusieurs tests ayant trait au prélèvement nasopharyngé. Le test rapide d’orientation diagnostique (TROD). Il détecte l’agent pathogène (antigène) ou les réponses de l’organisme (IgG, IgM). Il permet d’obtenir un résultat rapide et visuel aidant à la pose d’un diagnostic d’infection grippale, par exemple.
Quant aux tests moléculaires multiplex, ils doivent être envoyés dans un laboratoire le plus rapidement possible, où des machines peuvent analyser des centaines de tests par jour. Les tests de PCR (tests moléculaires) permettent en une seule réaction l’identification de plusieurs agents, et proposent ainsi une approche basée sur l’analyse des syndromes des infections respiratoires.

Indications d’un prélèvement virologique nasopharyngé

Le prélèvement nasopharyngé permet de détecter la présence du virus. Le résultat peut être obtenu rapidement et permet d’adapter la prise en charge ou de l’orienter. Il est utile à la prévention et au contrôle des épidémies. C’est un soin dispensé sur prescription médicale par un biologiste, un médecin ou par des infirmiers diplômés d’état.

Il est important de le faire le plus rapidement possible, en général dans les 3 jours qui suivent les premiers symptômes, car c’est à ce moment que la charge virale sera la plus élevée, et donc plus facile à détecter. Il faut donc consulter rapidement un médecin, qui pourra alors prescrire le test.

Le prélèvement nasopharyngé peut être indiqué dans plusieurs situations, comme les dépistages de grippes saisonnières pour les personnes âgées qui sont plus vulnérables, ou encore en cas de suspicion d’infections respiratoires basses, qui sont la première cause de mortalité en EHPAD, des espaces clos où la vie en collectivité favorise la transmission d’infections.

Le résultat est en général recueilli dans les 24 heures qui suivent le test.

Prélèvement virologique nasopharyngé

Historique des prélèvements nasopharyngés

Les Prélèvement virologique nasopharyngé sont réalisés depuis des dizaines d’années. Si l’épidémie Silésienne de 1905 à 1906 constitue les bases essentielles de la prophylaxie, il y est aussi réalisé des tests nasopharyngés. On y prélevait le mucus véhiculant le germe afin de l’analyser.

Max Westenhöffer (biologiste et pathologiste allemand) démontre que ce mucus ne se trouve pas dans les fosses nasales antérieures, mais sur le rhino-pharynx.

A ce moment de l’histoire, le test se faisait par la bouche, à l’aide d’un écouvillon d’ouate stérile, monté sur une tige en métal dont l’extrémité est incurvée. En fin, l’interprétation des résultats se basait sur un examen microscopique.

Depuis, le déploiement des tests est de plus en plus rapide et optimisé, en fonction du virus à identifier.
Cette pratique, même si elle a été améliorée par le contact avec un réactif et donc le test PCR, reste plus que jamais d’actualité.

Les Bonnes pratiques

Lors du soin il faut prêter attention aux tubes contenant de l’alginate de calcium, qui peuvent fausser les résultats en inactivant certains virus ou en inhibant les analyses moléculaires.
Il sera nécessaire en tant que soignant de vérifier si le tube, l’ordonnance et l’intégrité des dispositifs médicaux (DM) correspondent bien au soin.

Précisons, et peut-être à plus forte raison pour ce soin, que la compliance active du patient est indispensable lors du prélèvement.
Non pas que cela soit douloureux, mais il faut reconnaitre que ce n’est pas un soin des plus « agréable » et nécessite donc une explication précise au patient ainsi qu’une installation ergonomique.
De ce fait, cela limitera les résultats « faux négatif », qui sont en réalité des tests mal effectués.

Aujourd’hui ?

Printemps 2020 nous sommes en période de circulation épidémique du virus Covid-19. Le test préférentiel de diagnostic à ce jour est le RT-PCR, soit un prélèvement virologique nasopharyngé. Il permet de détecter le génome du virus et l’ARN viral dans le corps du patient. Ainsi, il indique la présence et l’incidence du virus actif dans le corps.

Pour autant, ce n’est pas parce que le test est négatif qu’il exclut la contamination. Il est possible qu’il ait été mal réalisé (comme vu précédemment), ou qu’il y ait des sécrétions bronchiques basses qui ne permettent pas au prélèvement nasopharyngé de mettre en évidence l’ARN viral.
Dans ce cas, d’autres tests peuvent être réalisés. Par exemple, un scanner thoracique peut mettre en évidence une atteinte pulmonaire via des images radiologiques.
Des prélèvements sanguins existent, ils révèleront les anticorps et une possible immunité. Cependant, ils n’auront de valeur que si le virus a déjà été contracté et ne suffiront pas à indiquer si le virus est encore actif ou non.

Aujourd’hui, les tests de prélèvements nasopharyngés pour le Covid-19 sont remboursés à 60% par la sécurité sociale. Le reste est pris en charge par la mutuelle complémentaire. A partir du 11 mai, le gouvernement a indiqué qu’il souhaite une prise en charge à 100 %.

Le déploiement des tests devrait donc être effectif à partir du déconfinement progressif du 11 mai 2020.
Les publics prioritaires visés par ces dépistages seraient le personnels soignants, les résidents des établissements médico-sociaux, les personnes travaillant dans les structures pénitentiaires, et dans les structures collectives.

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