Transfusion d’un Culot globulaire

La Transfusion sanguine en France

Chaque année, en France, plus de 500 000 patients sont transfusés et près de 3 millions de produits sanguins labiles (PSL) sont délivrés. Environ 80% de ces PSL sont des concentrés de globules rouges (CGR). La transfusion sanguine est donc un acte fréquent. Elle peut être réalisée en situation d’urgence (accidents, chirurgies) ou dans le cadre d’une pathologie chronique (cancers, maladies du sang).

Histoire de la transfusion

C’est au début du 20ème siècle, en 1902, que le système de compatibilité des groupes sanguins ABO est découvert par un médecin américain d’origine autrichienne, Dr Karl Landsteiner. Avec la première guerre mondiale, le nombre de transfusions augmente. Le caporal Henri Legrain devient en 1914, le premier Français directement sauvé après avoir été transfusé.

Il faut attendre 1940, pour que le Dr Landsteiner et le biologiste américain Alexander Wiener, découvrent le système Rhésus et rendent ainsi les transfusions plus sécuritaires pour les receveurs.

L’Établissement Français du Sang (EFS) est créé le 01 Janvier 2000. Sous tutelle du ministère de la Santé, il est l’unique opérateur civil de la transfusion sanguine en France. Cela signifie qu’il a le monopole en ce qui concerne le prélèvement, la préparation, la qualification biologique et la distribution des PSL.

Les Produits Sanguins Labiles (PSL)

Les PSL sont destinés à être transfusés. Ils proviennent soit d’un don de sang total soit d’un don en aphérèse, c’est-à-dire avec séparation des composants du sang, recueil de l’élément recherché et réinjection des autres éléments non prélevés au donneur.

Trois différents PSL :

CGR (Concentré de Globules Rouges)

Le sang total prélevé est centrifugé afin de séparer les érythrocytes du plasma. Il est ensuite déleucocyté, c’est-à-dire que les globules blancs sont retirés afin de limiter les réactions indésirables chez le receveur. Le CGR est composé du sédiment de globules rouges et d’une solution de conservation.

Ils sont conservés jusqu’à 42 jours, à une température fixée légalement entre +2° et +6°C.

 Selon leur qualification, on distingue différents types de CGR :

  • les CGR phénotypés, précisant le phénotype Rhésus – Kell du donneur 
  • les CGR phénotypés étendus précisant le phénotype du donneur pour d’autres groupes sanguins qu’ABO, Rhésus et Kell 
  • les CGR compatibilisés, après réalisation d’un test de compatibilité entre le sérum du receveur et les hématies du CGR à transfuser
  • les CGR CMV négatif, provenant d’un donneur séronégatif pour le cytomégalovirus 

En fonction de la pathologie du patient, l’EFS peut également produire :

  • Des CGR déplasmatisés, dont le plasma résiduel a été éliminé 
  • Des CGR irradiés, soumis à une source de radiations ionisantes de 25 à 45 Gy, bloquant les fonctions des lymphocytes qu’il peut renfermer 
  • Des CGR congelés, issus de donneurs présentant un phénotype rare et conservés à une température inférieure à – 130°C 
  • Des unités de CGR pédiatriques, divisées en poches contenant de petits volumes de CGR afin de transfuser les nouveau-nés (https://www.efs.sante.fr/activite/les-produits-sanguins -labiles)

Plaquettes

Les concentrés plaquettaires ont une durée de validité de 7 jours sous agitation constante et maintenus entre +20° et +24°C.

  • Les mélanges de concentrés plaquettaires standards (MCPS) proviennent de 5 à 6 donneurs de sang. Après centrifugation du sang, les plaquettes sont séparées puis mélangées.
  • les concentrés plaquettaires d’aphérèse (CPA), issus d’un seul donneur.

Plasma

  • le plasma « thérapeutique » destiné à être transfusé à un patient.
  • le plasma « matière première » qui va servir à fabriquer des médicaments dérivés du sang.

Les plasmas thérapeutiques sont conservés à une température inférieure ou égale à -25°C durant au maximum un an après la date de prélèvement.

Concordance et compatibilité !

La transfusion sanguine est un acte relevant du rôle prescrit de l’infirmier (R4311-9 du CSP), à condition qu’un médecin puisse intervenir à tout moment.

Ce soin technique est spécifique de par les vérifications préalables nécessaires. En effet, les contrôles de concordances administratives et de la compatibilité ABO entre le donneur et le CGR sont systématiquement effectués.

Ces deux contrôles ultimes de concordance et de compatibilité, ainsi que la pose de la transfusion doivent être effectués sans interruption par la même personne, en présence du patient

En cas de doute sur l’interprétation des résultats lors de la validation de la carte de contrôle, le processus est interrompu et un médecin doit être contacté.

L’infirmier ou l’étudiant infirmier qui effectue ce soin doit impérativement être organisé et rigoureux. Il lui faut également connaître les règles de compatibilité. Notre groupe sanguin dépend de la présence ou non d’antigènes sur la surface des globules rouges. Ces antigènes sont regroupés en systèmes. Les principaux systèmes à prendre en compte dans les transfusions sont ABO, Rh (Rhésus + ou -) et Kell (lié au polymorphisme d’une protéine transmembranaire de l’érythrocyte).

Il est important de rappeler qu’à ce jour tous les PSL sont issus de dons de volontaires bénévoles. Sans les dons, il ne peut y avoir de transfusion.

Nous vivons actuellement une crise sanitaire, les collectes sont difficiles, le nombre de donneurs est plus faible mais les besoins sont constants.

L’EFS tire la sonnette d’alarme et il est essentiel de relayer leur message :

« Les réserves de sang sont au plus bas, il faut donc agir dès maintenant en donnant massivement ».

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